Les sources historiques en Français
sur l'église du Pallet

17 mai 1683 -  Binet

6 décembre 1848 - Verger

12 décembre 1852 - Nau

 
Archives départementales de Loire-Atlantique, AD G52
 

VISITE DE L’ARCHIDIACRE BINET
DANS LA PAROISSE SAINT-VINCENT DU PALLET
LE 17 MAI 1683

Ce même mois le dit jour mercredi sur les trois heures de l'après-midi en l'église paroissiale de St Vincent du Pallet contenant environ cent cinquante communiants en la présentation de l'abbé de St-Jouin.

En laquelle ayant été ... en la manière qui précédente visite par le Recteur de celle-ci ... et ayant fait les mêmes prières et oraisons.

Nous avons vu visitant le tabernacle qu'il n'est que de tuffeau peint par le dessus, et point doublé par le dedans. L'autel est assez propre et que la lampe n'est pas entretenue allumée jour et nuit.

Visitant les fonds baptismaux, avons vu que les eaux baptismales n'ont pas été ... à Pâques dernier faute au curé d'avoir été quérir des saintes huiles qu'il n'a que depuis quinze jours et avons aussi vu que la piscine est en si mauvais état que ne s'écoulant point, les eaux se répandent sur le pavé de l'église.

Su quoi notre promoteur a requis que faute aux fabriques de les réparer dans un mois, il fut par nous ordonné qu'ils seraient interdits.

Visitant l'église l'avons trouvé en pitoyable état. La nef est entièrement décarrelée et ce de haut en bas et remplie de poudre et de morceaux de grosses pierres qu'on ne saurait presque la balayer et il y a si peu de fond de terre qu'à peine pour en couvrir les fosses de ceux qui y sont enterrés.

Il y a deux autels des deux côtés du Crucifix dont il ne reste que les tables qui par bonheur ne sont pas consacrées. La couverture de la dite nef est mal entretenue et la voûte de pierre qui est sur le chœur menace de ruine entre autre sur le retranchement qui est derrière l'autel qui sert de sacristie ou elle est si lézardée que les pierres commencent à se détacher. Il n'y a pas sûreté a y rester longtemps ce qui provient de ce que la dite voûte est notablement découverte en plusieurs lieux, personne n'osant y toucher à cause que le dit chœur appartient au seigneur de la Galissonnière et du Pallet.

Il y a une chapelle en appentis qui est joignant et tout du long de l'église et lui sert de clôture du côté de l'épître dont la voûte qui est aussi de pierre menace de pareille ruine faute aussi d'être entretenue de couverture. La place est en pareil état de carrelage que l'église fort proche le principal autel qui est au bout de celle-ci dédié à la Ste Vierge en haut duquel est son image en bois tenant son fils Jésus, laquelle est si vieille, si usée et si difforme qu'elle ferait plutôt peur que d'inciter à dévotion, le reste de l'autel est passable.

Sur quoi notre promoteur aurait requis que nous eussions ordonné que la dite image serait repeinte et mise en état ou qu'il en serait dans trois mois fait une neuve passé de quoi nous eussions ordonné au sieur Recteur de la mettre à bas.

Pareillement que la dite église, le chœur fussent mis en réparation de couverture par le susdit seigneur ou habitant à la diligence des fabriqueurs et la place carrelée dans quatre mois faute de quoi il en sera donné avis au sieur procureur du roi pour y être fait droit et les formes.

Il n'y a point de cimetière clos autour de l'église où il n'y a presque que du rocher, on enterre tout dans l'église.

Le lieu qui en doit servir est un peu éloigné de la dite église en la paroisse de Monnières qui n'a pour marque de cimetière qu'une croix de pierre et quelques tombes aussi de pierre étant si déclos qu'il ne paraît pas même qu'il y ait eu jamais de fosses autour ni qu'on y ait enterré depuis plus de 20 ans.

Retourné à la sacristie qui est derrière le grand autel avons vu que le graduel est tout déchiré que l'antiphonaire n'est guère meilleur étant tout découvert qu'il n'y a point de falot pour porter devant le très Saint Sacrement.

Qu'il n'y a point de coffre pour les archives ni de papier pour y mettre les canons à prières que ni les bénéfices de la paroisse ni les notes ni les comptes ni autres retenant les papiers de la fabrique n'avait obéi à l'ordonnance publiée par la précédente visite s'il ne leur rendait dans trois mois quoiqu'elle porte aux excommunications.

Les dites choses visitées nous devions aller prendre nos places au grand autel à la manière ordinaire où le sieur Recteur nous ayant prêté son bréviaire et ... signé ... au 17 du mois de mai, notre secrétaire fait lecture comme il doit

Recteur: Mre Pierre Rochereul
Prêtre: il n'y en a point
L'indic de la paroisse: le sieur Fouché l'aîné
Fabriqueur de l'an passé: Jean Priou
Fabriqueur de l'an présent: Maitre Jan Taillandeau absent
Tesmoin: Sinodaux
Charles Richard présent - Bahuaud présent - Gabriel Marion - Jan Baptiste Soucheu absent - Jacques Marie présent- - Jan Estienne Seicher absent - Mathieu Bureau présent - les fabriqueurs anciens et modernes

Obligations du sieur Recteur

Par les visites des domaines il est obligé à l'administration des sacrements, au catéchisme et prosnes et à la grande messe et vêpres les fêtes et dimanches et à l'office entier aux fêtes solennelles et a dit que sa cure consistait en une fort petite maison et jardin dans la ville et une pièce de terre hors la ville appelé l'ouche de la cure et en vingt quatre journaux de vigne en les paroisses du Pallet et de Monnières et en deux fiefs appelés de St Vincent et de Lescu où il lève le quart et la dîme, et en un quartier de vigne appelé du pommier dans le clos des Poissonnais de la paroisse de Monnières et en un quartier à devoir de quart et dîme appelé le clos du coing et une rente de douze boisseaux de froment et blé sur le clos de terres labourables en la paroisse de la Chapelle-Heulin et que le tout peut valoir sans le dedans de l'église deux cents livres.

A l'endroit Maître Jacques Marie a déclaré que damoiselle Janne Foucaud veuve du sieur Plumaugat aurait donné l'emplacement du cellier du presbytère à condition que le recteur acquitte tous les ans de deux services pour le repos de son âme et qu'il ne les acquitte point. A quoi le recteur a dit n'avoir ... de les acquitter moyennant qu'on luy ... et la fondation.

Prieuré de St Estienne du Paletz

De l'ordre de St Benoist en la présentation de l'abbé de St-Jouin de Marne consiste en la chapelle de St Estienne sise dans la ville du Paletz à laquelle était autrefois attachée une maison à présent en ruines et dont il ne reste que quelques matériaux et un domaine autour de la dite chapelle et un pré au même lieu et un pré appelé aux moines de la paroisse de Monnières et en le quart des dîmes sur les vignes dépendant du prieuré et en trois livres de rente sur deux clos appelés les Treilles en la paroisse de Monnières et en le sixième sur le fief de la Coignardière et en la dîme sur le village des Landes et en un septier de blé et froment de rente sur la vénestrie sur la paroisse de Vallet les ont affermé à Julien Fauburier toutes charges payées cent cinquante livres, chargé par toutes les visites anciennes de trois messes par semaine en la chapelle du prieuré possédé en commande par le sieur de Ratabon prestre qui depuis plusieurs années n'en fait servir qu'une par le sieur recteur sans qu'on ait connaissance été fait aucune réduction.

Sur quoi notre promoteur a requis qu'il fut ordonné au sieur recteur de servir les trois messes à l'avenir et de saisir entre les mains du dit fermier les sommes nécessaires pour la rétribution conformément aux arrêts et règlements faits à ce sujet et que pour le passé le prieur sera cité à la requête du dit promoteur de l'Evêché de Nantes pour y être fait droit.

Chapelle paroissiale

Chapelle des Goheaux sise en la ville du Pallet en une fort grande chapelle composée d'un chœur et d'une grande nef.

Le chœur s'appelle la chapelle de Notre Dame des Goheaux autrement de Lyvernière dont ils étaient seigneurs ..., fondée par eux en la présentation des seigneurs de la maison de Lyvernière consistant en les fondations ci-après chargées de trois messes par semaine aux jours ainsi dits ci-après à l'autel qui est dans le dit chœur dédié à la très Sainte Vierge possédé par eux. Clerc qui en fait acquitter deux en la chapelle domestique de Lyvernière par le sieur Jacques Bouesdron sans qu'il en ait reçu la permission et ne fait point acquitter la troisième.

La nef s'appelle aussi de St Jean des Goheaux pareillement fondée par eux en la présentation et l'alternative des dits seigneurs des maisons du Bouchereau à présent joint à la Galissonnière et de celle de la Sénardière et de Lyvernière. Le seigneur de la Galissonnière qui présente le chapelain d'aujourd'hui consistant en les fonds ci après chargé aussi de trois messes par semaine aux jours et ainsi ci-après à l'autel de St Jan sis dans la dite nef possédé par Mr Rual prestre qui attendu que le maître autel n'est pas en état et qu'il n'y a pas d'ornement en fait servir une par le sieur recteur en l'église paroissiale du Pallet et une autre par le sieur Leroux en celle de Monnières et sert lui-même la troisième on ne sait où.

Nota que le revenu des deux dites chapelles consiste en un grand pressoir et cellier sis dans la ville du Pallet et en dîme inféodée au canton des Goheaux en la paroisse de Monnières le tout affermé quatre cents livres toutes charges payées qui se partagent par moitié par les deux chapelains.

Nota que les six messes fondées par les deux chapelains se disent au dimanche, lundi, mardi, mercredi et vendredi et jamais deux au même jour.

A l'endroit les paroissiens présents en grand nombre avec notre promoteur ont requis que nous eussions ordonné, qu'à requête du promoteur de l'Evêché de Nantes, les dits chapelains seront cités à l'officiant pour être ordonné, ce que de raison, sur les dites messes non servies jusqu'ici et que nous eussions promis au sieur recteur et paroissiens de faire « prélever » entre les mains du fermier des sus dits ... les sommes nécessaires pour faire servir les dites messes en la dite chapelle en cas que les sus-dits chapelains continuent à ne les faire par acquis après notre ordonnance publique.

Dans la même nef du précédent autel est encore un autre autel dédié à Ste Catherine auquel a été fondée une chapellenie appelée des Brives par les seigneurs de la maison du Bouchereau et en leur présentation consistant en une pièce de terre appelée les Brives affermée dix neuf livres et un quartier de vigne à devoir le quart sis au fief des Poissonnais et en quatre boisselées de terre à l'ousche des bossards affermés sept livres le tout sis dans la paroisse de Monnières et en un clos de vigne à devoir le quart appelé les fiacres en cette paroisse et en treise septiers de blé de rente, mesure de Tiffauges, sur le bourg de la Bruffière le tout valant chargé d'une messe par semaine au dit autel le samedi possédé par le révérend messire Pierre Dubreil Chanicartier chanoine de l'église de Nantes servi par le dit sieur recteur à l'autel de la Vierge en l'église paroissiale en attendant que celui-là soit en état.

Chapellenie Legast fondée en la dite église paroissiale du Pallet

Celle du Verger fondée en la présentation des seigneurs du Pallet qui est aujourd'hui le seigneur de la Galissonnière consistant en vignes, domaine de terres labourables fermée de haies et en quelques menues rentes en la paroisse de Mouzillon et Vallet affermés soixante livres fait chargée d'une messe tous les samedis à l'autel de la Vierge possédé par messire Guillaume Couillau prestre qui ne la fait point servir.

Celle fondée des Burons en la présentation de ses aïeux consistant en une maison de deux pièces, jardins, vignes, prés et terres labourables, sises tant en leur paroisse qu'en celle de Monnières valant environ quarante livres chargée de la messe du matin tous les dimanches à l'autel de Notre Dame vacant depuis environ huit ans faute de prestre. Jan Foucher a offert par monsieur de Mouzillon de rapporter ce qu'il a touché du dit bénéfice depuis qu'il y est fermier et de continuer à le faire. Le fermier à l'avenir de même il cherche pour ce un prestre.

A l'endroit il a été déclaré que les nommés Ménager, Pifeteau, le Baron jouissent des terres de la dite chapellenie et que le sieur Martin et consort en ont le bail.

Autres fondations en la dite église

Un service de deux messes chantées au jour de St Sauveur ou aux fêtes. Ensuite à l'obligation du recteur fondé par Laurent Foucaud dont le fond est dû sur servi par le sieur recteur qui a demandé à l'endroit que la somme fut par nous réglée attendu la dite contestation qui se faisait ordinairement à ce sujet qui a été par nous réglée par nous à quarante soles.

Quatre messes basses par an à l'autel de une au jour de St René, une au jour de Ste Catherine et les deux autres au jour de fondées par Catherine de Plumaugat sur un logis sis en la ville du Pallet possédé par Mathurin Nouet lesquelles messes ne sont point acquittées faute de paiement, plus quelques messes pour les trépassés pour lesquels on porte une boîte par l'église.

Fondation de la fabrice

Consistant en une boite qui se porte par l'église ou un fil en quenouille qu'on porte sur les autels et en ce qu'on met sur la planche placée proche l'autel de saint Nicolas.

Confrairies

Il n'y en a point.

La dite évocation finie notre promoteur a requis que nous eussions ordonné que faute au dit chapelain de faire acquitter les messes auxquelles ils sont obligés, il sera prescrit au sieur recteur de faire arrêter entre les mains des fermiers les sommes nécéssaires pour les faire acquitter et qu'a réquisition du promoteur de l'évêché les dits chapelains seraient cités devant l'officiel pour y être par lui ordonné que de raison.

Pareillement requis que faute au sieur recteur d'avoir jusque ici publié les ordonances synodales appelées à l'officiant requis du dit promoteur d'ici pour y être condamné a une peine que de raison et cependant il soit par nous ordonné qu'il les publiera incessamment aux prône des grandes messes.

Que pareillement défense lui soient faite de célébrer les messes sans avoir deux cierges allumés et d'être en soutane dans la ville du Pallet et qu'il lui fut ordonné d'empêcher les femmes et filles de se placer dans le chœur parmi les hommes qui chantent les vêpres, la messe et en cas de refus de leur refuser les sacrements comme à des impies.

A encore remontré que le recteur ayant plus de messes qu'il ne peut acquitter il était inutile de porter une boite par l'église pour lui en faire dire pour les trépassés et a requis que le provenant de la boite serait appliqué a l'avenir a l'entretien de la fabrice qui était fort pauvre.

Notre promoteur nous a aussi remontré qu'au mépris de la publication faite en forme de notre mandement le sieur Foucher l'aîné procureur syndic de la paroisse et aucun des fabriqueurs que le sieur Jan Bahuau n'avait présenté les comptes à rendre des deniers de la fabrice quoique le dit syndic soit chargé depuis longtemps de plus de trois cent livres et des dîmes et a requis que nous eussions ordonné que dans un mois il en viendrait rendre compte à l'évêché de Nantes dans un mois sous les peines qui y échoient conformément aux arrêts du conseil des règlements faits a ce sujet.

A l'endroit Francois Pavé ci devant fabriqueur a déclaré avoir rendu ces comptes et fourni quinze livres au sus dit sieur Foucher l'aîné procureur syndic et a dit que le livre de comptes rendus était encore entre les mains de monsieur l'abbé de Lesrat grand vicaire de l'évêché.

Sur toutes lesquelles remontrances admises et nécessaires les plus pressantes nous aurions été obligés de faire les ordonnances contenues au livre de ce feuillet desquelles nous aurions envoyé copie au sieur recteur pour être publiées et incessamment éxécutées.

Ci fait nous nous serions retiré en la sacristie avec notre susdit secrétaire pour recevoir en la manière ordinaire les déclarations des témoins synodaux et d'autres qui se seraient voulu présenter et ensuite aurions fait procéder a l'examen des comptes du sieur Jan Bahuau fabriqueur en 1679 et dus par fabriqueur en l'an 1682.

Après quoi nous serions aller visiter

Le Prieurè de saint Etienne et cise en la dite ville du palletz

La chapelle duquel est couverte de tuiles dont il manque beaucoup ce qui est cause que la plupart de la charpente est pourrie. au-dedans est un maître autel sans aucun ornement. Au bas d'icelle près de la porte sont deux vielles tables d'autel qui ressemblent plutôt a deux tombes et ne servent a rien qu'à appuyer ceux qui entrent en la dite chapelle au joignant de la dite chapelle sont quelques masures, les matériaux d'une maison renversée qui était du dit prieuré. Il y a pour tout ornement une méchante chasuble, une étole et fanon et futaine. Une bonne nappe et une autre fort méchante. La porte ferme bien. De là serions allés visiter

La chapelle des Goheaux

Size aussi en la dite ville qui est une très belle et une très grande composée d'un beau chœur et d'une grande nef les murailles en sont bonnes et la porte. Elle assez bien entretenue de couverture et de carrelage.

Dans le chœur qui s'appelle la chapelle de Sainte-Marie des Goheaux autrement de Sainte Geneviève est un autel dédié à la Sainte Vierge sans autre ornement que la table d'autel qui est consacrée en masse.

Dans la nef qui s'appelle la chapelle de Saint-Jean des Goheaux sont deux autels, en haut d'icelle tous deux consacrés en masse l'un du coté de l'épître dédié a saint Jean sur lequel est une image en bosse de saint Jean pour tout ornement, l'autre du coté de l'évangile dédié à sainte Catherine sans aucune parure.

Ci fait après avoir donné les avis que nous aurions jugé nécessaires au sieur recteur nous serions remontés sur nos chevaux en compagnie de messire Denys Paillon recteur de Monnières et autres pour aller a la maison de la Gallissonnière où monsieur Barrin nous aurait convié d'aller coucher. En passant nous aurions fait la visite suivante.

A savoir la chapelle de Saint-Michel de l'église de Monnières

Sise en la paroisse de Monnières sur le bord du grand chemin de Nantes à Clisson ...

 



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