Georges Brassens 1921-1981
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Grand admirateur de François
Villon, Georges Brassens met en musique "la Ballade des dames du
temps jadis" dans son album de 1953 "La mauvaise réputation". On
trouve dans cet album des débuts par exemple "le gorille" ou "la
chasse aux papillons" ou encore "il suffit de passer le pont". La
très sage Héloïse fait rêver Brassens. |
Dites-moi
où, n'en quel pays, Est Flora la belle Romaine, Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine, Echo, parlant quant bruit on mène Dessus rivière ou sur étang, Qui beauté eut trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Où est la très sage Héloïs, Pour qui fut châtré et puis moine Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut cette essoine. Semblablement, où est la roine Qui commanda que Buridan Fût jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ? |
La roine Blanche comme
un lis Qui chantait à voix de sirène, Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz, Haramburgis qui tint le Maine, Et Jeanne, la bonne Lorraine Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ; Où sont-ils, où, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Prince, n'enquerrez de semaine Où elles sont, ni de cet an, Que ce refrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?
"Songs of France" Wild Palms
music 2007 |
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Le Mécréant
Dans la "ballade" poétique de
François Villon, c'est Héloïse, "très sage", qui est à la
première place. La castration d'Abélard, conséquence de leurs amours
malheureuses est évoquée ensuite avec compassion. |
Est-il en notre temps rien de plus odieux De plus désespérant, que de n'pas croire en Dieu ? J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier Qui est heureux comme un pape et con comme un panier Mon voisin du dessus, un certain Blais' Pascal M'a gentiment donné ce conseil amical " Mettez-vous à genoux, priez et implorez Faites semblant de croire, et bientôt vous croirez " J'me mis à débiter, les rotules à terr' Tous les Ave Maria, tous les Pater Noster Dans les rues, les cafés, les trains, les autobus Tous les de profundis, tous les morpionibus Sur ces entrefait's-là, trouvant dans les orties Un' soutane à ma taill', je m'en suis travesti Et, tonsuré de frais, ma guitare à la main Vers la foi salvatric' je me mis en chemin J'tombai sur un boisseau d'punais's de sacristie Me prenant pour un autre, en ch?ur, elles m'ont dit " Mon pèr', chantez-nous donc quelque refrain sacré Quelque sainte chanson dont vous avez l'secret Grattant avec ferveur les cordes sous mes doigts J'entonnai "le Gorille" avec "Putain de toi"
Criant à l'imposteur, au traître, au papelard
Grâce à ma voix coupée j'aurai la plac' de choix A ceux qu'en ont encor' ne les enlevons pas " Ces arguments massue firent un' grosse impression On me laissa partir avec des ovations Mais, su'l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas La foi viendra d'ell'-même ou ell' ne viendra pas Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus Y a déjà quelque temps que je ne vole plus Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit Qu'je m'conduis guèr' plus mal que si j'avais la foi » |
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