Abélard
condamné
au
concile de Soissons
mars/avril 1121
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Cette magnifique cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais du premier gothique dont le chantier a été lancé par l'évêque Josselin de Vierzy 1126-1152 n'existait pas au temps du concile de Soissons qui nous occupe. Ce n'est que vers 1190 que s'élève le transept sud, la partie la plus ancienne de la cathédrale actuelle. C'est toutefois sur ce même site de l'ancienne cathédrale que s'est réuni le concile qui va condamner Abélard pour hérésie. Au XIIe siècle l'Église ne badine pas avec l'hérésie. Une déviance théologique soulève la réprobation générale et l'hérétique encourt de lourdes sanctions pénales. L'enfermement dans une prison ou un monastère sont des peines courantes. |
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Les
protagonistes Les adversaires. |
La popularité
d'Abélard
Abélard, en bon pédagogue, est à l'écoute de ses étudiants: Ses adversaires
s'efforcèrent néanmoins de dresser le peuple de Soissons
contre lui en l'accusant d'enseigner qu'il y a trois dieux :
C'est le trithéisme de Roscelin déjà condamné à Soissons en
1190. Le premier jour de notre arrivée, dit Abélard, les
habitants faillirent me lapider moi et le petit nombre de
disciples qui m'avaient suivi. Abélard réussit après
quelques jours de controverse à retourner l'opinion en sa
faveur. |
Le
délit d'Hérésie
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Revue
Philosophique de Louvain 1979
Jacques FOLLON fait dans cette
Revue Philosophique de Louvain, quatrième série, tome 77, n°
34, 1979, pp 249-253 une
recension assez développée du livre de Jean
JOLIVET. "Il est clair
qu'en choisissant de s'attaquer à un tel problème (La
Trinité) Abélard se jetait d'emblée au coeur du foyer le
plus ardent de la confrontation entre foi et religion
puisque le dogme de la Trinité a toujours été l'une des
pierres d'angle du christianisme, tout en gardant
l'apparence d'un scandale pour la raison philosophique." |
La jalousie des
adversaires d'Abélard La mauvaise foi et les mauvaises raisons des juges, le bon droit et l'orthodoxie d'Abélard, l'iniquité de la sentence apparaissent à chaque ligne. Abélard sera condamné à brûler en public son manuscrit en le jetant de sa propre main dans le feu et à réciter, comme s'il n'était qu'un enfant, le symbole d'Athanase. Il s'effondrera en pleurs. La honte et l'humiliation subies seront, aux dires mêmes d'Abélard, une épreuve plus douloureuse encore que sa mutilation physique antérieure.
La
prison de Saint-Médard |
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Quelques vues du site de l'abbaye mérovingienne de Saint-Médard de Soissons
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On s'étonne cependant de l'état d'abandon de ces vestiges historiques remarquables dont l'état de conservation pourrait se dégrader. Il faut aller demander la clé à la maison du tourisme pour les visiter. Aucun effort n'est fait pour rendre le site accessible au public, aucune présentation digne de ce nom n'existe sur place. |