Concile d'Agde en 506
"Petrus episcopus de Palatio
subscripsi. "
Pierre évêque
du Pallet y
assiste.
Qui donc est cet évêque ? De quel palais s'agit-il ?
Au début du VIe siècle "Le Pallet ", future cité d'Abélard, est-il déjà entré
dans l'histoire ?
|
Le 10 septembre 506 se tient à Agde un concile qui réunit, sous la présidence de Césaire d'Arles, les évêques catholiques du royaume wisigoth. Par cette initiative hardie, le roi arien, Alaric II espère se réconcilier avec ses sujets gallo-romains fidèles à la foi chrétienne orthodoxe. Victimes de maintes pressions et persécutions, ceux-ci lui sont chaque jour un peu plus hostiles. |
Un peu d'histoire
Il
devient donc urgent pour Alaric II de rallier les
catholiques et de rétablir la concorde entre les populations
qu'il gouverne. Et ce d'autant que, en 505, la situation
s'aggrave. Alors que Césaire d'Arles a été déporté à
Bordeaux, où il est en exil, Eugène de Carthage s'éteint le
6 septembre. Le petit peuple l'érige aussitôt en martyr de
la foi orthodoxe, lui rend un culte fervent et se rend en
pèlerinage sur sa tombe, où, dit-on, les miracles ne sont
pas rares. En Aquitaine et dans la Provence wisigothe, une
bonne vingtaine d'évêchés s'opposent résolument à la
domination des barbares ariens.
Succès du concile |
Sarcophage de Saint Césaire d'Arles
Musée de l'Arles antique
L'énigme
Quel est donc ce Petrus episcopus
de Palatio qui souscrit au bas de ces canons du Concile
d'Agde ? Parmi les trente-cinq archevêques, évêques ou leurs
représentants, on arrive sans difficulté à trouver le lieu du
siège de chacun d'eux : Bourges, Toulouse, Oloron, Bordeaux etc.
Pour Petrus, c'est l'interrogation. Il y a évidemment une
surreprésentation des évêchés du sud du royaume Wisigoth de
Toulouse. Mais le nord est aussi représenté comme Tours. |
|
Ce n'est pas l'avis
de A. Malnory dans sa biographie ancienne de saint Césaire
d'Arles. Après avoir noté que les six provinces
ecclésiastiques comprises, en tout ou en partie, dans le
royaume d'Alaric sont clairement représentées, il écrit : |
Ce ne peut être le "Palais" près de Limoges (voir Gallia Christiana II p. 501) qui n'a jamais été le siège d'un évêché, comme Brülh l'a démontré. Les historiens Travers et Ogée ont supposé que "le Pallet" sur les bords de la Sèvre et de la Sanguèze aurait pu être le siège d'un évêché au début du VIe siècle. Paul de Berthou en doutait fortement mais ne proposait aucune localisation précise de ce palatium (voir p. 27) . En tout état de cause, le sud de la Loire ne faisait pas partie de la Bretagne. Il dépendait de la province ecclésiastique de Poitiers. Pierre du Pallet, évêque de Rezé ? |
Un évêché à
Rezé Kervarec, Michel. Terroir et Moyen Âge au pays nantais, Nantes, Petit Véhicule, 1999 p.44 |
Chapelle Saint-Lupien sur le site gallo-romain de Ratiatum |
|
La Sanguèze, un nom mérovingien
Le vocable
Saint-Vincent Paul
de Berthou, Clisson et ses monuments, Imprimerie de la
Loire, Nantes, 1910 |
|
|
|