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Décembre 1848: M. Verger – Note sur le Pallet
…
l´église paroissiale est sous l´invocation de Saint-Vincent (sanctus
Vincentii), le prieuré est sous celle de Saint-Benoît. Cette
construction n´a rien de remarquable s'y a n´est son composé bizarre
et son antiquité. Elle est composée de trois parties bien
distinctes, d´abord elle nous a paru orientée à peu prés du nord au
midi. La partie à l´est dans le cimetière est la plus ancienne. Ce
n´était pas dans le principe qu´une petite chapelle dont le chœur
était en demi cycle éclairé par des fenêtres étroites dans le style
du 11e et du 12e siècle, la nef principale a été bâtie non à la
suite de cette chapelle mais à côté et parallèlement à une époque
bien postérieure, c´est là qu´est le chœur et le maître autel. Le
chœur se termine carrément. Les bayes ont été retouchées, la porte
du pignon sud a été reprise en 1812. Les fenêtres qui sont au-dessus
sont étroites. La voûte est en bois, avec poutres apparentes,
l´autel est peint et doré d´une manière assez bizarre. La troisième
partie est toute moderne, elle est venue prolonger la chapelle dont
nous avons parlé et forme un bas côté à la nef principale.
Il y a
dans cette église trois tableaux donnés par M. Cacault, on leur
accorde un certain mérite surtout à celui qui représente la Cène.
La
chapelle Saint-Michel dans le bourg a été démolie en 1844, et on l´a
reconstruit dans la même place sur des dimensions plus grandes. La
chapelle Saint-Jean est aussi dans le bourg vers le nord, la partie
la plus ancienne est dans le style ogival du 14e siècle, elle est
couverte en ardoises. Elle a été agrandie par une construction plus
basse et couverte en tuiles. Elle sert du magasin. Le temps ne m´a
pas permis d´examiner cette chapelle, on dit qu´elle est très
intéressante.
Le château ou maison de Bérenger, où l´on suppose
qu´est né Abeilard son fils, on ne voit de cette construction
aujourd´hui qu´une enceinte murée ayant environ une mètre au dessus
du sol et formant un carré d´environ 20 mètres sur 16. Il est situé
sur le flanc d´un tumulus à dix mètres de l´église. Les ruines qui
subsistent ne peuvent donner une grande idée du château, mais il est
á présumer qu´elles étaient plus considérables autrefois, car il
paraît que le terrain qui a été communal a été fouillé pour y
prendre des engrais, c´est du moins ce que nous avons vu dans une
manuscrite de M. Athénas, et cet engrais était la chaux provenant de
la construction. Quant au monticule, il ne nous a pas paru fait de
mains d´homme attendu que nous avons vu du rocher qui remontait
presque jusqu´à son sommet. Si un seigneur Bérenger a donné le jour
à Abailard au Palet, il est rationnel de dire que c´est dans le lieu
où sont les ruines puisque le Pallet n´avait qu´un château avec une
enceinte de quelques arpents.
Suivant Travers … [il cite Pierre
évêque du Palais]
On peut encore, en suivant le terrain attentivement au-delà de la
route, reconnaître un fossé d´enceinte à travers les jardins qui
remontent vers le bourg en partent de la porte ouest de l´église. Il
devait faire à peut près le cercle et venait vers le nord rejoindre
le monticule dont nous avons parlé. Si ce tertre n´est pas de main
d´homme, au moins il est à présumer qu´il fut taillé pour le rendre
plus à pic du côté de la vallée de la Sanguèze qu´il domine, et
disons le en passant cette vallée avec sa chute d´eau, son vieux
moulin, offre un de plus jolis paysages qu´on a puisse voir, passage
en miniature, mais dont tous les détails sont saisissables à la main
pour ainsi dire, et du plus charmant effet. Dans le milieu de cette
petite ruine, il y a trois tombeaux modernes, deux appartiennent à
la famille Cornu dont un membre a été maire du Pallet, la 3e est
celle de Mlle Baillays.
On nous
avait dit que le petit monticule était rempli de débris de
construction, de briques et de tuiles romaines. Vers le couchant il a
été assez fortement entamé pour dresser un jardin et nous n´avons
pas trouvé le petit fragment de briques. Nous n´avons vu que la
roche naturelle, le sommet est planté en vignes … |