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Tout le monde sait et vous ne l'ignorez pas vous-mêmes, je pense, que je suis assigné à comparaître à Sens, dans l'octave de la Pentecôte, pour y plaider les intérêts de la foi, quoiqu'il soit défendu, «de plaider à tout vrai serviteur de Dieu et qu'il doive se montrer plein de modération et de patience envers tout le monde (II Tim., II, 24). » S'il s'agissait de moi personnellement dans cette circonstance, je ne crois pas trop présumer de vos sentiments à mon égard en pensant que votre bienveillance ne ferait probablement pas défaut à votre fils; mais c'est de vous autant au moins, sinon plus, que de moi qu'il s'agit; aussi vous prié-je avec plus de confiance et de force de me donner en cette occasion des preuves de vos sentiments à mon égard: que dis-je, à mon égard ? à l'égard du Christ lui-même, dont l'Épouse crie vers vous du sein des hérésies qui pullulent autour d'elle sous vos yeux comme les arbres de la forêt ou les épis de la moisson, et menacent de l'étouffer. Quiconque se dit ami de l'Époux ne saurait manquer à son Épouse, dont les épreuves qui l'assaillent lui donnent encore une si belle occasion de se montrer. Ne soyez pas surpris si je m'adresse à vous si soudainement et si je fais à votre dévouement un appel à si courte échéance; il faut s'en prendre à la ruse et aux artificieuses menées de mes adversaires, qui n'ont agi comme ils l'ont fait que dans l'espoir de me prendre à l'improviste et de me forcer à accepter le combat sans me donner le temps de m'y préparer. |
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/index.htm
Pour les commentaires de Horstius et Mabillon, se
reporter au site de l'abbaye Saint-Benoit
qui a mis en ligne cette traduction, 08/12/2003