Abélard
moine à l'abbaye de Saint-Denis
vers 1118 jusqu'en 1122
Les raisons de son choix monastique |
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doigt et devenir la risée de ses
élèves et de ses ennemis. Il n'a plus d'avenir comme maître-enseignant. Il lui faut
se réfugier derrière les murs d'un couvent et revêtir l'habit
religieux au plus vite. Nous revêtîmes donc tous deux en même temps l'habit religieux, moi dans l'abbaye de Saint Denis, elle, dans le couvent d'Argenteuil dont j'ai parlé plus haut. On voulait, je m'en souviens, soustraire sa jeunesse au joug de la règle monastique, comme à un insupportable supplice, on s'apitoyait sur son sort; elle ne répondit qu'en laissant échapper à travers les pleurs et les sanglots la plainte de Cornélie :" Histoire de mes malheurs |
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Disons dès maintenant que si Abélard choisit l'abbaye bénédictine de Saint-Denis, il n'y restera que quelques années. Rapidement il cherchera, tout en gardant l'état monastique, à se libérer de son voeu de stabilité et à retrouver son indépendance de mouvement. Ce sera à Provins en 1122, après l'affaire de Soissons. Cette liberté lui sera octroyée à l'arrivée du nouvel abbé de Saint-Denis : Suger. |
Saint-Denis au temps d'Abélard |
Rappel historique Le site de l'abbaye de Saint-Denis a une longue histoire: Dès le Bas-Empire, un cimetière gallo-romain est attesté sur le site de Saint-Denis. Au IVe siècle, un mausolée fut élevé à l'emplacement du maître-autel actuel. Puis au Ve siècle, sainte Geneviève acheta les terres alentours et fit construire une église qui fut agrandie à deux reprises sous les Mérovingiens, notamment sous Dagobert Ier. Vers l'an 630, on y plaça les corps de saint Denis (premier évêque de Paris, martyrisé vers 250-280) et ses deux compagnons, le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère. En 639 Dagobert est le premier roi franc a trouvé sa sépulture dans la basilique de Saint-Denis. Un nouveau sanctuaire fut entrepris vers 750 par Pépin le Bref. Sous les Carolingiens, une église de plan basilical à trois nefs et à transept saillant fut construite. L'édifice est consacré sous Charlemagne en 775. |
Au temps d'Abélard |
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Cette
abbaye bénédictine a pour chef l'abbé Adam 1099-1122. C'est une abbaye
très liée au pouvoir politique du roi Louis VI. L'observance
s'est relâchée. La clôture n'est pas strictement respectée :
toutes sortes de visiteurs se pressent dans les bâtiments car la
cour de Louis VI n'est pas loin, dans l'île de la cité. |
Un
parcours chaotique Le court séjour d'Abélard à Saint-Denis, 1118-1122, sera fertile en épisodes mouvementés: |
1) La critique par Abélard de la vie
dissolue des moines de Saint-Denis. 2) L'éloignement d'Abélard au prieuré de Maisoncelles-en-Brie et la poursuite de son enseignement aux nombreux élèves qui le suivent. Abélard rédige alors son traité sur la Trinité. Voir Maisoncelles 3) La condamnation du concile de Soissons mars/avril 1121 et l'enfermement à Saint-Médard pendant quelques jours. C'est la théologie de la Trinité d'Abélard qui est mise en cause dans son ouvrage "Theologia summi boni". Sa libération rapide par le légat. Voir Soissons 4) Le retour à Saint-Denis et la nouvelle controverse avec les moines au sujet de leur patron saint Denis, Denys l'aréopagite, évêque de Corinthe selon Abélard et non d'Athènes comme l'avait affirmé l'abbé Hilduin, traducteur de du Pseudo-Denys. Voir Provins. |
Les moines de
Saint-Denis vénèrent en effet comme patron un saint
Denys qui récapitule en une seule personne trois personnages.
D'abord le disciple de saint Paul, connu par le récit
des Actes des apôtres : Denys l'aréopagite. |
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5) La fuite à Provins en Champagne pour échapper
à la comparution devant le roi de France car s'en
prendre à saint Denis, patron de l'abbaye royale, c'est
aussi outrager la monarchie capétienne. |
Suger et Sainte-Marie d'Argenteuil |
On sait néanmoins comment Suger réussira en 1129 par des manoeuvres calomnieuses contre les moniales et de faux documents fabriqués dans le scriptorium de Saint-Denis à s'approprier le monastère de Sainte-Marie d'Argenteuil dont la prieure n'est autre qu'Héloïse. Les moniales seront alors expulsées sans ménagement. Abélard sera là pour offrir au Paraclet un refuge aux expulsées d'Argenteuil. Voir Argenteuil |
Abélard et
l'architecture |
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Suger 1081-1151 a été un
grand constructeur. A partir de 1135
Suger, en véritable architecte, a conduit à bien la construction du narthex
puis la reconstruction du chevet au dessus de la crypte
carolingienne en faisant le choix du gothique, une
architecture riche colorée et audacieuse. Ce chevet
lumineux est plus adapté à la présentation des reliques
des saints vénérées par des pèlerins de plus en plus
nombreux. Il a écrit :
"Mémoire sur la consécration de Saint-Denis".
Cette consécration aura lieu le 11 juin 1144. |
Voûte romane au centre de la crypte carolingienne |
Rien de tel chez Abélard, pas de préoccupations architecturales. D'ailleurs, il ne connaîtra pas le Saint-Denis "gothique" et ne sera plus de ce monde lors de sa consécration en 1144. |
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Pour la fondation
du Paraclet il écrira seulement:
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On sait aussi
qu'il assistera en 1131 à la consécration de l'autel de
Morigny par le pape Innocent II et qu'il y rencontrera
saint Bernard.
Pendant tout le temps où il est abbé de Saint-Gildas de
Rhuys il se préoccupe de subvenir aux besoins de ses
moines mais nous ne l'entendons pas parler du monastère
de pierre qui les abrite.
Enfin, dans la lettre VIII où il trace
les détails d'une règle pour les moniales, on peut lire
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Saint-Denis Gothique du XIIIéme |
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