Gravures en noir et blanc

Claude THIÉNON 1772–1846

Les habitants du Pallet connaissaient autrefois deux œuvres du peintre Claude Thiénon. Deux cartes postales représentant la butte d’Abélard, les ruines du donjon et l’ancienne église Saint-Vincent ont été en vente dans des commerces du Pallet pendant de nombreuses années au XXe siècle. Sur l’une on voit le pont Cacault, sur l’autre le gué de Sanguèse.

Claude Thiénon est un peintre ami du baron Lemot. Le peintre et le sculpteur se sont connus en Italie. En 1805 Lemot achète à Clisson le domaine de la Garenne et le transforme peu à peu. Il y invite des amis et en particulier Thiénon qui fait de nombreux dessins sur Clisson. En 1817, sous la signature de Thiénon, paraît à Paris, chez Didot, un ouvrage luxueux :

Voyage pittoresque
dans le bocage de la Vendée
ou vue de Clisson et de ses environs.

On trouve dans cet « in quarto » 30 planches en noir et blanc dessinées d’après nature par Claude Thiénon, peintre, et gravées à l’aqua tinta par Piringer. Les planches 2 et 3 sont les deux vues du Pallet. L’ouvrage comporte une préface de 118 pages sur l’histoire de Clisson sous l’ancien régime. Elle n’est pas signée, mais elle est de François Frédéric Lemot car elle reprend le texte même de l’ouvrage publié par Lemot en 1812.

Notice historique sur la ville de Clisson. 

Cette préface fait aussi mention du pont « Cacault » au Pallet, construit entre 1804 et 1808 et de la prodigieuse collection de tableaux ramenés d’Italie par les frères François et Pierre Cacault.

Gravures en couleur

William Dorset FELLOWES

W. D. Fellowes 1769-1852 publie à Londres en anglais, en 1818 un récit de voyage en France.

Visit to the monastery of La Trappe in 1817

Le monastère de la Trappe dans l’Orne n’est pas le principal but que s’est donné ce voyageur anglais. Le bocage vendéen est aussi au programme. Sept illustrations en couleur sur quinze, « à partir de dessins pris sur le vif », portent sur Clisson et son château. Une gravure concerne « les ruines de la maison d’Abélard au Pallet ». Une autre gravure, en frontispice, a pour sujet « la tombe d’Héloïse et d’Abélard » à Paris. Voir ci-dessous. Toutes ces illustrations sont signées par W. D. Fellowes et gravées par Clark.

C’est donc en juillet 1817 que ce voyageur curieux d’Abélard et d’Héloïse arrive au Pallet. Il vient de Nantes à cheval pour rejoindre en soirée Clisson. Fatigué, il s’arrête un moment et peint une aquarelle. Ce précieux et authentique document a été donné à l’Association culturelle Pierre Abélard. Il est actuellement exposé dans la salle Abélard du musée du vignoble.

Sept gravures en couleur publiées à Londres en 1818 sont exposées ici en vis-à-vis des gravures en noir et blanc éditées à Paris en 1817 par Claude Thiénon. Il est vraisemblable que W. D. Fellowes a eu en main l’ouvrage de Thiénon. L’inspiration est évidente. Ce sont les mêmes sujets, les mêmes angles de vue, les mêmes décors. On ne peut pourtant pas y voir de banales copies puisque nous possédons au moins l’une des aquarelles utilisées ensuite par le graveur.

 Il s’en dégage en effet une autre atmosphère, une autre lumière ! Ces gravures sont peu connues, même si elles ont eu à l’époque un grand succès en librairie.