Nouveau don
à l'association
 

Depuis le 27 janvier 2006, le Musée du vignoble nantais
avait la satisfaction de pouvoir présenter au public
 les restes mortels d'Héloïse et d'Abélard.
Quelques jours plus tard, un rebondissement inattendu se produisait :
à la donation "Sand " allait bientôt s'ajouter une nouvelle donation.
 

A la recherche de madame Honoré Lenoir
Dans les documents  fournis par madame Christiane Sand  accompagnant son don du 8 octobre 2005 figurait le nom d'une intermédiaire entre monsieur Albert Lenoir1801-1891 et monsieur Louis Maillard 1814-1865 : il s'agissait de madame Honoré Lenoir. Celle-ci en effet avait reçu les restes d'Héloïse et d'Abélard des mains d'Albert Lenoir et les avaient donnés à Maillard. C'est vraisemblablement à l'île de la Réunion, vers 1860, qu'avait eu lieu cette transmission, si l'on suit ce qu'a écrit Maillard dans sa note (en savoir plus). Mais une question demeurait : qui était donc cette madame Honoré Lenoir ? Faute d'autre précision, nous avons supposé qu'existait un certain Honoré Lenoir qui pouvait être ou le frère ou le fils d'Albert Lenoir et que madame Honoré Lenoir était son épouse. La suite de l'enquête allait apporter une information fort différente.

L'exposition Albert Lenoir
Pendant qu'on s'interrogeait sur l'identité de madame Honoré Lenoir, une exposition Lenoir se mettait en place à Paris. L'Institut National d'Histoire de l'Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris avait choisi, pure coïncidence, de consacrer une exposition à Albert Lenoir, historien de l'architecture et archéologue. Elle s'est tenue à Paris du 31 août 2005 au 25 novembre 2005. Elle voulait présenter au public,

"à travers dessins et photographies inédits, livres et gravures, l'itinéraire de cet architecte passionné d'archéologie et son apport essentiel à la connaissance du Paris médiéval au XIXe siècle. Le très riche fonds de dessins, plus de deux mille, conservé dans les collections Jacques Doucet de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art permet d'illustrer notamment deux de ses principales réalisations qui contribuèrent à bouleverser le mode d'appréhension de l'histoire monumentale française : l'aménagement du musée de Cluny ouvert en 1844 et la publication de son principal ouvrage intitulé "la statistique monumentale de Paris", véritable somme et première tentative pour exposer de façon scientifique et hiérarchisée les grands monuments parisiens. La vision culturelle du vieux Paris dominé par le Moyen Âge, image en négatif du nouveau Paris mis alors en place par Haussmann doit beaucoup à Albert Lenoir." Thème de l'expo. INHA


Albert Lenoir 1801-1891
Ch Reutlinger photo

 A priori nous aurions dû porter davantage attention à cette exposition. Elle aurait permis de mieux connaître la biographie et l'oeuvre d'Albert Lenoir, déjà acteur dans la donation toute récente provenant de la succession George Sand. En réalité, le contact téléphonique n'a été pris avec le secrétariat de l'exposition que le vendredi 25 novembre 2005, le dernier jour : trop tard pour s'y rendre ! On a pu toutefois nous dire que l'exposition avait été visitée par des descendants d'Albert Lenoir habitant Paris et que le conseiller scientifique de l'exposition, madame Alice Thomine, devait avoir reçu de ces descendants Lenoir l'arbre généalogique de leur famille. - Voir l'arbre généalogique Lenoir -

L'arbre généalogique
Grâce à cette généalogie "Lenoir" aimablement communiquée par madame Thomine, il a été facile de constater que "Honoré" n'était pas un prénom, mais un nom de famille. Il existait donc quelque part, à Lyon ou ailleurs, une branche Honoré, branche ancienne, issue d'un premier mariage du père d'Alexandre Lenoir. Les auteurs du document disaient peu de chose de cette parenté éloignée. En revanche, nous avions le nom et l'adresse de deux descendants parisiens d'Albert Lenoir: monsieur Jean-Luc Froissart et madame Philippe Brissaud, née Françoise Blanchecotte. La plaquette sur la donation Sand leur est alors  envoyée.
Alexandre Lenoir
par Michallon 1751-1799
élève de Coustou
Musée du Louvre

Les informations fournies par M. Jean-Luc Froissart
- Le 20 décembre 2005, monsieur Jean-Luc Froissart a bien voulu répondre par courrier aux questions que nous lui avions posées. Qu'il en soit remercié ! Il a pu faire une comparaison graphologique très intéressante entre l'écriture authentique d'Albert Lenoir, son trisaïeul,  et les écritures données par les documents de la donation Sand.  Le commentaire de monsieur Froissart nous a beaucoup éclairés. Il se demande si l'on ne peut pas attribuer à Albert Lenoir la mention: "Restes d'Héloïse et d'Abélard recueillis etc." 
- Le 25 septembre 2006 monsieur Jean-Luc Froissart ajoutait encore des informations permettant de retrouver de bonnes relations de cousinage entre d'une part la famille Honoré et d'autre part Albert Lenoir, son épouse, Laure Lenoir née Rey, et leur fils Alfred Lenoir, sculpteur. Celui-ci s'était réfugié, pendant la Commune, à Péronne chez les Honoré et avait "taillé dans la glaise" un médaillon du jeune Fernand Honoré à l'aide d'une photo. Cette photo de 1870-1880 était jointe au courrier.
- Le souci que nous avions au sujet de l'identité de "Madame Honoré-Lenoir" intermédiaire, dans la donation Sand, entre Albert Lenoir et  Maillard  n'a donc plus de raison d'être. L'authenticité de la donation Sand se trouve ainsi confirmée.


Fernand Honoré
cousin Lenoir
Photo transmise par
monsieur J-L. Froissart

L'héritage recueilli par madame Brissaud

Madame  Françoise Blanchecotte  est née en 1922. Elle est la  veuve de monsieur Philippe Brissaud 1918-1998, secrétaire général de l'Académie. Elle est la fille de Marthe Lenoir 1886-1947 mariée à André Blanchecotte 1880-1973, architecte, et la petite-fille d'Alfred Lenoir, sculpteur, 1850 - 1920, lui-même fils d'Albert Lenoir 1801-1891. Albert Lenoir est ainsi son bisaïeul et Alexandre Lenoir son trisaïeul.

Parmi les autres descendants d'Albert Lenoir on trouve une certaine Alice Boitte 1875-1959, fille de Zélia Lenoir 1842-1919, elle-même fille d'Albert Lenoir. La mère de Madame Brissaud, Marthe Lenoir est ainsi la cousine de mademoiselle Alice Boitte. A la mort de mademoiselle Alice Boitte qui n'a pas laissé de postérité, madame Brissaud reçoit une part d'héritage et notamment un objet précieux qui s'était transmis de génération en génération dans la famille Lenoir, une sorte de pot à tabac. Le contenu de ce pot ne sera connu que 11 ans plus tard le 6 février 1970.
 C'est en effet à cette date que madame Brissaud décide de faire faire l'inventaire de ce pot par un expert. Ce sera Michel Fleury, Directeur d'études à l'École pratique des hautes études, secrétaire de la commission du vieux Paris, directeur des Antiquités historiques de l'Île de France.


Inventaire du 6 février 1970
Le procès-verbal d'inventaire signé de monsieur Michel Fleury commence ainsi :

"Inventaire des ossements, morceaux d'étoffe, contenus dans un pot trouvé en 1959 après sa mort chez Mlle Alice Boitte, 17 rue d'Avon à Fontainebleau. Alexandre Lenoir son bisaïeul les avait recueillis lorsqu'il était conservateur du Musée des Monuments Français. Ce pot fut transmis de génération en génération et échut en héritage à madame Philippe Brissaud, née Françoise Blanchecotte."
 

 Puis l'expert désigne huit objet bizarres : ossements , morceaux d'étoffe, fragments de métal : L'article n°1 est "os d'Héloïse et d'Abélard". Il y aura aussi au n°3 "os de La Fontaine", au n° 5 "fragment d'une cotte de maille de Blanche de Castille" , au n°7  barbe de Henri IV (absence) etc.

On ne manquera pas de rapprocher cet inventaire de celui du reliquaire de Vivant Denon, inventaire fait par ses héritiers en 1826. On retrouve trois articles qui correspondent aux numéros 1,3 et 7 ci-dessus. Mais le contenant, ici, n'est pas un reliquaire du XVe, seulement une sorte de pot à tabac.

Le 3 février 2006, Madame Brissaud a décidé de faire don à l'Association culturelle Pierre Abélard de ce fragment d'ossement accompagné d'une petite étiquette à l'écriture jaunie "Os d'Héloïse et d'Abélard pris dans leur tombe."  L'association exprime ses vifs remerciements à la donatrice.


Des nouveaux restes d'Héloïse ou d'Abélard au Pallet
Il n'y a qu'une seule lamelle d'ossement. Elle est donc ou bien d'Héloïse ou bien d'Abélard. Elle mesure environ
4.5 cm et pèse 0.24 gramme.                                    



En nous envoyant le 18 février 2006 la photographie de son bisaïeul Albert Lenoir, madame Françoise Brissaud souhaitait que ce document prenne place dans nos archives " puisqu'il (Albert Lenoir) est à l'origine de la réunion des débris d'os qui sont maintenant arrivés au terme de leur voyage."


La vitrine du musée du vignoble

Le musée du vignoble du Pallet présente donc maintenant, de façon parfaitement identifiable, des restes provenant des deux donateurs différents :

Don N°1 Donation Sand du 19 juillet 2005

Don N°2 Donation Brissaud du 3 février 2006.




 

Retour à la donation Sand

 

 

  Sommaire